JANVIER l594.                      '       585
« neur vous lui donniés à entendre la necessité des « affaires, vos justes raisons et demandes fondées sur « la misere toute apparente et necessité du peuple, le « priant de vous y pourvoir. Ce que je lui represen-« terai moi-mesmes, m'acquittai,t en cela du devoir « de ma charge; et ferai tant que vous obtiendrés ce « que vous demandés. Quant à moi, messieurs, je ne « suis point Hespagnol, je vous le declare tout haut, « et ne le serai jamais; au contraire, celui qui y « lairrai la vie pour conserver la liberté du François « contre l'estranger. Pour le regard de M. du Maine, « je vous puis asseurer qu'il ne l'est point et ne le sera « jamais : il me l'a dit, et prié de vous le dire; aussi « que ledit M. du Maine travailloit à une reeoncilia-« tion des Seize avec eux tous. » Auquel là dessus fust respondu par tous ceux de la compagnie qu'ils estoient gens d'honneur, non notés et diffamés comme les Seize; et qu'ils ne vouloient point de réconciliation avec les meschans.
Ce jour, furent faites défenses, sur peine de la vie, de s'assembler au Palais et autres lieux publics plus de six à la fois ; enjoint à tous ceux du parti contraire de vider laville de Paris dans midi, sur peine de la hart. U n'i eust ce jour que deux portes ouvertes : celle de Saint-Jacques et celle de Saint-Antoine.
Le dimanche 16, le curé dc Saint-Germain prescha à ses paroissiens ime armée de trente mil hommes, qu'il asseuroit estre desja en campagne; et qu'on n'avoit que faire de treufve ni de paix : aussi n'i avoit-il que les politiques qui la demandassent. Au reste, qu'on fe­roit bientost un mariage de la France avec un roy, et qu'on en verroit à ceste heure là de bien camus.
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